En Gaspésie, c’est encore le temps des sucres (presque terminé au moment de publier ces lignes). Les gars du coin qui font leur sirop trouvent que cette année, les érables ne coulent pas beaucoup. J’espère qu’ils couleront assez pour recevoir nos trois gallons annuels que nous échangeons à un ami producteur contre services de réparations mécaniques faites par Stéphane. Mais en attendant, nous nous amusons avec les enfants à entailler nos érables et à faire aussi un peu de sirop. Juste pour s’amuser et apprendre. Un jour, nous en ferons peut-être plus… il s’agit d’avoir le temps!
Par une journée de beau temps, nous préparons nos chaudières à l’ancienne et les chalumeaux, on rentre le tout avec les enfants, le chien, le pique-nique dans la van et on part à l’érablière un peu plus bas dans la côte.
Les jolis chalumeaux qui n’attendent qu’à être utilisés. J’aime ces vieilles chaudières de métal avec leur chalumeau et leur couvercle qui s’insère avec une broche.
Je me sens plongée dans l’époque pas si lointaine, où au Québec, dans chaque ferme, le printemps égalait temps des sucres. Pendant quelques semaines, toute la vie se déroulait autour de cette activité saisonnière. Le temps où la vie suivait le rythme des saisons et où l’on avait le temps et les connaissances pour s’auto-suffire. Une époque qui générait aussi très peu de déchet. Et avec du sirop d’érable, nul besoin de sucre raffiné qui est un grand danger pour la santé. La drogue de l’instant. C’est pourquoi nous voulons produire notre sirop d’érable dans notre vision à long terme d’autonomie alimentaire. En attendant que les enfants grandissent, nous avons opté pour un système de troc. Mais cela ne nous empêche pas de nous amuser et d’y initier les enfants.
Entaillage
Sous le regard curieux et attentionné des enfants, Stéphane procède à l’entaillage avec un vilebrequin. Anecdote: Pendant que l’on marche pour choisir l’arbre à entailler, j’entends Toshan qui essaie de dire le mot: Un vile requin, non un requin ville. » Moi: « Un vilebrequin? » Toshan: « Oui, oui, un vilebrequin! » L’apprentissage des mots savants en contexte. La meilleure manière d’apprendre pour se souvenir.
Premièrement, bien choisir l’arbre. Il doit faire au moins 30 cm de diamètre. Mettre un ruban à 6 cm sur une mèche de 5/16 ou 7/16 afin de savoir jusqu’où percer. Suivre ce lien de wiki How pour obtenir plus d’informations pertinentes pour les débutants qui voudraient s’y mettre: Méthode d’entaillage.
Toshan installe la chaudière.
Installation du couvercle par un petit monsieur qui prend son rôle au sérieux. Mine de rien: activité de motricité fine, car c’est tout un défi de faire passer la broche dans les petits trous et par en-dessous en plus!
Les premières gouttes commencent déjà à couler. Miam!
Il ne restera plus qu’à revenir pour recueillir notre eau d’érable, dans les quelques chaudières que nous avons installées.
Observons les jolies décorations au pochoir de feuilles d’érable que Stéphane avait fait il y a quelques années. Un artiste ce papa!
La récolte
On retourne quelques jours plus tard pour voir si l’eau d’érable a coulé.
Surprise, plein de belle eau sucrée.
À pleine main dans le sceau pour déguster. Miam!
Tant qu’à être dans le bois, aussi bien se faire un feu. Papa en profite pour faire chauffer son hareng fumé.
Pendant que Toshan en profite pour faire une oeuvre éphémère avec les arbres abattus par papa pour éclaircir la forêt et préparer le bois de chauffage de l’hiver prochain. Une autre activité d’auto-suffisance que l’on pratique à la maison qui demande bien du travail et du temps.

Les branches debout pour sécher. Oeuvre de Toshan.
Faire bouillir
Installation maison extérieure toute simple pour faire bouillir l’eau d’érable. Nous avons décidé finir de bouillir à l’intérieur pour accélérer le processus.
La première fois, Stéphane a dépassé légèrement le temps et oups, le sirop était presque devenu de la tire. Mais, oh, combien délicieuse!
Et, surprise! À force de brasser le sirop pour en manger, il s’est transformé en sucre d’érable! Délicieux aussi! Le généreux Toshan a voulu en conserver pour donner à sa mamie et son papi lors de notre visite en ville. Une belle attention!
Et d’un jour à l’autre, nous avons récolté assez d’eau pour se faire quelques tasses de sirop d’érable… trop bon! J’ai hâte de pouvoir en faire assez pour notre consommation annuelle (pour nos trois gallons de consommation annuelle, il nous faudra 120 gallons d’eau d’érable, soit environs 30 entailles (en Gaspésie) – c’est pas si pire!). Et quand on fait quelque chose soi-même, le produit a un goût bien particulier: celui de la fierté mêlées d’efforts et d’amour pour ce que l’on fait.
Vive le temps des sucres. Vive la vie à la maison. Vive l’auto-suffisance. Gratitude.
Wouaouh trop génial de vivre dans un tel environnement et de pouvoir récolter son sirop d`érable, mon grand de 9 ans serait trop content de pouvoir faire cela (nous avons étudié le canada l’an dernier et cela nous a fait rêver!)
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Et bien , vous serez les bienvenus à venir nous visiter durant le temps des sucres (où à un autre moment! – on aime bien rencontrer d’autres familles IEF) mais pour le temps des sucres, il faudra apprivoiser la neige! 🙂
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Merci à vous pour la proposition, pareil pour vous qui aimez la Provence :-)! Ce ne doit pas être facile d’avoir de la neige aussi longtemps dans l’année!
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